Notre guide
La maladie rénale chronique (MRC) est l’une des affections les plus fréquentes chez le chat âgé. C’est une pathologie progressive, souvent silencieuse à ses débuts, qui affecte les capacités de filtration des reins et peut engendrer de nombreux déséquilibres dans l’organisme. Lorsqu’elle est diagnostiquée, l’alimentation devient un pilier essentiel de la prise en charge. Bien choisie, elle permet de ralentir l’évolution de la maladie, de limiter les complications métaboliques et d’améliorer la qualité de vie du chat sur le long terme. Mais comment s’y retrouver entre aliments spécifiques, préférences alimentaires du chat, et adaptations nécessaires selon les stades de la maladie ? En bref, comment nourrir un chat en insuffisance rénale ? Nourrir Comme La Nature vous aide à y voir plus clair !
La maladie rénale chronique résulte de la destruction progressive des néphrons, les unités fonctionnelles des reins. À mesure que leur nombre diminue, l’élimination des déchets azotés devient insuffisante, entraînant une accumulation de toxines (urée, créatinine) dans le sang. Cela peut provoquer fatigue, nausées, perte d’appétit et amaigrissement.
Les reins malades perdent aussi leur capacité à réguler les minéraux (phosphore, potassium, sodium), ce qui peut entraîner des troubles cardiaques, osseux ou métaboliques. Leur rôle hormonal étant altéré, cela favorise l’anémie ou l’hypertension. Par ailleurs, les reins ne savent plus concentrer l’urine : le chat urine plus, doit compenser en buvant davantage, mais reste souvent déshydraté. Cette déshydratation chronique peut accentuer la fatigue, aggraver les troubles digestifs et favoriser la constipation.
Une alimentation adaptée vise donc à :
La maladie est classée selon les stades IRIS (de 1 à 4) en fonction des analyses sanguines, urinaires et parfois de la pression artérielle. Aux stades précoces (IRIS 1 et début du 2), le chat peut sembler en forme, mais présente déjà des signes discrets (perte de poids, baisse de densité urinaire, créatinine élevée). À ce stade, l’alimentation est le seul traitement recommandé : bien choisie, elle permet de freiner l’évolution de la maladie et de préserver la qualité de vie. Mais alors, comment nourrir un chat en insuffisance rénale ? Réponse dans cet article
Les aliments rénaux appartiennent à la catégorie des aliments diététiques à but nutritionnel particulier (PARNUT). Leur formulation est encadrée par la réglementation européenne pour répondre aux besoins des animaux atteints de MRC. Pour pouvoir afficher « soutien de la fonction rénale en cas de maladie rénale chronique », ils doivent comporter :
L’objectif est de préserver la fonction rénale, avec un apport réduit en phosphore (< 0,9 % sur matière sèche) et des protéines de qualité. L’alimentation doit être complète, bien tolérée et suffisamment appétente pour maintenir l’état corporel. On cherche aussi à prévenir la déshydratation et la constipation.
Si vous vous demandez comment nourrir un chat en insuffisance rénale aux stades avancés, la restriction en phosphore doit être plus poussée (< 0,4 % sur matière sèche) et l’apport en protéines, également réduit. Les aliments sont alors enrichis en vitamines B, antioxydants, fibres, et acides gras oméga-3. Le potassium et le sodium sont ajustés selon les besoins. Les oméga-3, particulièrement le DHA (acide docosahexaénoïque), issu d’huile de poisson (sardine, maquereau, krill), ont un effet anti-inflammatoire et protecteur sur les glomérules.
Une bonne hydratation est essentielle pour soulager les reins. L’alimentation humide est donc à privilégier : pâtée, sachets fraîcheur ou croquettes réhydratées. Des astuces comme les fontaines à eau, l’ajout de bouillon sans sel ou l’aromatisation de l’eau (avec une touche de lait ou de jus de thon) peuvent encourager le chat à boire davantage.
Les aliments « rénaux » très restreints en protéines ne sont pas nécessaires au stade IRIS 1 et 2. Une gamme « early renal » ou un bon aliment senior vétérinaire est plus adapté à ce stade. Cela permet de ralentir l’évolution de la maladie sans restreindre inutilement l’apport protéique pouvant limiter l’ingéré du chat et engendrer une fonte musculaire voire une perte d’état précoce.
Le terme « senior » n’étant pas réglementé, il faut rester vigilant. Certaines marques commerciales proposent des aliments dits « senior » sans réelle adaptation nutritionnelle. Privilégiez une marque vétérinaire ou non, mais avec des produits développés sur la base d’études cliniques, une R&D sérieuse avec des spécialistes dans son équipe, et des formulations spécifiques suivies en analyse : pH urinaire mesurée in-vivo et contrôle régulier en laboratoire des apports de l’aliment. La teneur en phosphore doit idéalement rester < 0,9 % sur matière sèche dès les premiers signes de maladie.
Donner du poulet ou du poisson n’est pas contre-indiqué, surtout si cela stimule l’appétit. Mais une ration ménagère doit être formulée par un vétérinaire nutritionniste, car les ajustements en protéines, phosphore, sodium ou potassium sont complexes. Une ration déséquilibrée pourrait aggraver la maladie.
Si vous vous demandiez comment nourrir un chat en insuffisance rénale (atteint de MRC), il vous faudra aussi savoir faire preuve de souplesse, car la perte d’appétit, des goûts changeants, des nausées et d’autres symptômes peuvent compliquer les choses. Pour favoriser la prise alimentaire :
Si le chat refuse systématiquement l’aliment rénal, il est possible d’opter pour un aliment humide de gamme vétérinaire senior, avec un bon profil en phosphore et protéines. Même si ce n’est pas aussi ciblé qu’un aliment PARNUT, cela reste préférable à un aliment standard ou à une sous-alimentation.
L’enjeu est de maintenir un bon apport énergétique pour éviter la fonte musculaire. Il vaut mieux un aliment imparfait, mais mangé, qu’un aliment parfait refusé. En cas de nausées, le vétérinaire pourra prescrire des médicaments pour relancer l’appétit et calmer les nausées. Si l’anorexie persiste, il sera possible de maintenir l’apport calorique quotidien via une sonde alimentaire, le temps de stabiliser le chat médicalement et de lui redonner l’appétit.
Dr Sophie Augustin, vétérinaire nutrition
Parce que prendre soin de son animal est un apprentissage permanent…
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