Notre guide
Les fibres alimentaires sont longtemps restées à la marge des préoccupations nutritionnelles en alimentation animale. Associées à des effets de « remplissage », elles sont pourtant aujourd’hui reconnues comme de véritables régulateurs digestifs, métaboliques et microbiens. Chez les chiens et les chats, elles jouent un rôle essentiel, que ce soit pour la gestion du transit, le soutien du microbiote ou la modulation de la glycémie. Mais toutes les fibres ne se valent pas, et leurs effets varient selon leur nature. Alors, pour vous aider à y voir plus clair, Nourrir Comme La Nature vous parle plus en détail dans cet article des fibres dans l’alimentation animale.
Les fibres sont des glucides complexes d’origine végétale, non digestibles par les enzymes du tube digestif des chiens et des chats. Contrairement à l’amidon ou aux sucres simples, elles n’apportent pas d’énergie directement. Mais elles jouent un rôle clé dans la motricité intestinale, la fermentation microbienne, la consistance des selles et parfois même dans la gestion du poids ou des maladies digestives.
On distingue classiquement les fibres selon leur solubilité dans l’eau (solubles vs insolubles). Mais une deuxième classification, tout aussi utile, repose sur leur fermentescibilité : leur capacité à être dégradées par les bactéries du côlon.
En croisant ces deux dimensions, on obtient un classement en quatre grandes catégories, plus parlant pour comprendre leurs effets :
Elles se dissolvent dans l’eau et forment un gel visqueux. Cela ralentit la digestion, régule l’absorption des sucres, favorise la satiété, et nourrit les bonnes bactéries intestinales. Elles sont généralement fermentescibles.
👉 Exemples : pectines (fruits), gomme guar, inuline, FOS, psyllium.
🌟 Intérêts : gestion des diarrhées, soutien du microbiote, perte de poids.
Elles ne se dissolvent pas dans l’eau et augmentent le volume des selles, stimulant ainsi le transit. Elles sont peu ou non fermentescibles.
👉 Exemples : cellulose, lignine, son de blé.
🌟 Intérêts : constipation, régulation du transit, satiété mécanique.
Elles sont utilisées par les bactéries du côlon pour produire des acides gras volatils (AGV), bénéfiques pour la muqueuse intestinale et le système immunitaire.
👉 Exemples : pulpe de betterave, FOS, inuline, MOS, certaines hémicelluloses.
🌟 Intérêts : soutien du microbiote, effet prébiotique, santé digestive.
À note qu’un excès de fibres fermentescibles peut entraîner des flatulences ou un inconfort digestif.
Elles traversent l’intestin sans être modifiées. Elles n’alimentent pas le microbiote mais agissent sur le volume et la consistance des selles.
👉 Exemples : cellulose purifiée, lignine.
🌟 Intérêts : régulation mécanique du transit, gestion du poids, apport de satiété sans fermentation.
Fibre | Soluble | Fermentescible | Effet principal |
Inuline | ✔ | ✔ | Prébiotique, microbiote |
Cellulose | ✖ | ✖ | Transit, satiété |
Pulpe de betterave | ± | ± | Équilibre digestif |
Psyllium | ✔ | ± | Selles moulées, régulation |
Lignine | ✖ | ✖ | Transit lent, volume |
Les fibres dans l’alimentation animale peuvent avoir plusieurs intérêts :
Les fibres insolubles comme la cellulose augmentent le volume du bol fécal, favorisent la motilité intestinale et limitent la constipation. Les fibres solubles fermentescibles, en revanche, peuvent ralentir le transit en cas de diarrhée fonctionnelle (effet gélifiant) tout en nourrissant les bactéries bénéfiques.
Exemple : chez un chien souffrant de selles molles chroniques, introduire une petite quantité de psyllium (fibre soluble) permet souvent de retrouver des selles moulées.
Les fibres fermentescibles servent de prébiotiques, c’est-à-dire de substrat énergétique aux bactéries intestinales bénéfiques comme Bifidobacterium ou Lactobacillus. Cela contribue à renforcer l’intégrité de la muqueuse intestinale, produire des acides gras volatils bénéfiques (butyrate, propionate) et à moduler l’inflammation locale.
Les FOS, MOS, inuline ou pulpe de chicorée sont de bons exemples de fibres prébiotiques.
En favorisant la satiété (volume, viscosité) sans ajouter beaucoup de calories, certaines fibres permettent de mieux gérer l’apport énergétique chez les animaux en surpoids. Les fibres solubles ralentissent la vidange gastrique, retardant la sensation de faim.
Exemple : un aliment « light » pour chien contient souvent 10 à 12 % de fibres, incluant du psyllium, de la cellulose et de la pulpe de betterave.
Chez le chien diabétique ou à risque d’obésité, les fibres solubles ralentissent l’absorption des glucides. Cela contribue à lisser la courbe glycémique post-prandiale et à améliorer la sensibilité à l’insuline.
Attention : ces bénéfices sont surtout documentés chez le chien. Chez le chat, les effets sont moins nets et doivent être individualisés.
Les fibres insolubles, notamment la cellulose ou les fibres de pois, facilitent le transit des poils ingérés, réduisant leur agglomération en boules de poils. Certaines croquettes « anti-boules de poils » incluent jusqu’à 10 % de fibres brutes.
Votre animal a tout le temps faim ? Il semble quémander entre les repas malgré une ration adaptée ? Une petite astuce consiste à ajouter des légumes tels que des haricots verts ou des courgettes riches en fibres à la ration.
Source de fibres et de nutriments, vous pouvez donner facilement 100g d’haricots verts bien cuits ou en conserve ou de courgette pour 5 à 10kg de poids corporel à votre animal.
Vous pouvez également tenter le psyllium blond ! La quantité recommandée : environ 4 grammes pour 5 à 10 kg de poids corporel, soit une petite cuillère à café pour un chien de 10 kg. À ajouter directement à la ration, en veillant à une bonne hydratation.
Chiens et chats sont des carnivores, certes, mais pas strictement. Le chien, omnivore à tendance carnivore, peut tolérer une plus grande variété de fibres. Le chat, carnivore strict, en tolère moins, mais des fibres bien choisies peuvent améliorer sa santé intestinale.
Pour les chats sauvages, les fibres proviennent principalement du contenu digestif des proies, de poils, de plumes, et d’une petite fraction végétale. En alimentation domestique, elles sont apportées par :
De nombreuses croquettes et pâtées contiennent des fibres, mais leur type et leur qualité peuvent varier. La pulpe de betterave est très fréquemment utilisée, car elle présente un bon compromis entre fibres solubles et insolubles. La cellulose, peu coûteuse, est également souvent présente dans les formules « light » pour son effet satiétogène.
L’inuline, les FOS et les MOS sont également ajoutés pour soutenir le microbiote, tandis que le psyllium est privilégié dans certaines formules vétérinaires, notamment pour la gestion des troubles digestifs ou du diabète.
Lire attentivement la composition permet donc de mieux comprendre l’objectif nutritionnel du produit et d’adapter l’alimentation à l’état de santé de l’animal.
Trop de fibres peut entraîner :
Il n’y a pas de recommandations officielles en teneur en fibres. Cependant, vous pouvez fréquemment rencontrer sur l’étiquette de votre produit, les teneurs en cellulose brute suivantes :
Type d’alimentation | Teneur en fibres brutes (%) |
Croquettes « standard » | 2 à 5 % |
Régime allégé (« light ») | 5 à 9 % |
Régime à objectif perte de poids (« régime ») | 7 à 18% |
Comme vous pouvez le constater, les fibres dans l’alimentation animale, lorsqu’elles sont correctement employées, peuvent avoir un réel intérêt. Dans la pratique, voici comment adapter le dosage à différentes situations :
Camille Coste, agronome spécialisée en nutrition canine et féline
Parce que prendre soin de son animal est un apprentissage permanent…
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