Notre guide
La protéine est l’un des nutriments les plus discutés dans l’alimentation canine. Faut-il privilégier un pourcentage élevé ? Animale ou végétale ? Comment savoir si une croquette est adaptée à votre chien ?
Bien au-delà du simple pourcentage affiché sur le sac de croquettes, le bon taux de protéines dépend de nombreux facteurs : besoins physiologiques du chien, qualité des protéines, digestibilité, et équilibre global de la ration.
Alors, comment s’y retrouver pour faire un choix éclairé ? Voici un guide complet pour comprendre le bon taux de protéines dans les croquettes pour chien, basé sur la science et la physiologie animale.
Les protéines sont constituées de chaînes d’acides aminés, dont certains sont dits essentiels car l’organisme ne peut pas les fabriquer lui-même. Elles sont indispensables pour :
Les besoins en protéines varient en fonction de l’âge, de l’état physiologique (croissance, gestation, lactation), du niveau d’activité physique, mais aussi de la stérilisation. Un chien adulte en bonne santé n’aura pas les mêmes besoins qu’un chiot en pleine croissance, un chien stérilisé ou un chien sportif.
Il est théoriquement possible pour un chien de survivre avec très peu de protéines. Mais « survivre » n’est pas « bien vivre ». Un apport insuffisant peut entraîner des carences, une fonte musculaire, un affaiblissement immunitaire et une baisse de vitalité. À l’inverse, un apport optimisé, sans être excessif, soutient le bien-être général et la longévité de l’animal.
Les protéines sont constituées d’acides aminés, qui sont les « briques » utilisées par l’organisme pour construire ses propres protéines (muscles, enzymes, etc.). Parmi ces acides aminés, certains sont dits « essentiels » car le chien ne peut pas les fabriquer lui-même : ils doivent absolument être apportés par l’alimentation. Chez le chien, on en compte 10 acides aminés essentiels.
Même si une croquette contient beaucoup de protéines, si ces acides aminés essentiels ne sont pas présents en quantité suffisante et dans le bon équilibre, le corps ne peut pas utiliser efficacement ces protéines. Le surplus sera transformé en déchets azotés, puis éliminé par les reins dans les urines.
Autrement dit : ce n’est pas le « beaucoup » de protéines qui compte, mais le « juste » en acides aminés essentiels.
Sur les emballages de croquettes, le taux de protéines indiqué correspond aux protéines brutes. Ce chiffre est obtenu par analyse de la teneur en azote, sans distinction entre protéines de haute qualité (riches en acides aminés essentiels, hautement digestibles) et protéines de moindre qualité (comme le collagène ou certaines protéines végétales).
C’est pourquoi on ne peut pas juger la qualité d’un aliment uniquement à partir du pourcentage de protéines brutes : il faut connaître la qualité des protéines, c’est-à-dire leur digestibilité et leur capacité à couvrir l’ensemble des besoins en acides aminés du chien.
Ainsi, deux aliments affichant 30 % de protéines brutes peuvent être radicalement différents en termes de qualité nutritionnelle.
💡 Mon conseil : Demandez au fabricant s’il réalise des aminogrammes (analyses des acides aminés) et s’il évalue la digestibilité de ses protéines. Chez Wolfood, c’est le cas : nos croquettes font l’objet d’analyses précises afin de garantir un profil en acides aminés complet et une bonne digestibilité.
Un taux de protéines exprimé en pourcentage ne suffit pas. Il faut également prendre en compte la densité énergétique de l’aliment. Une croquette à 30 % de protéines mais très calorique (ex. 400 kcal/100 g) apportera moins de protéines par calorie qu’une croquette moins calorique (ex. 320 kcal/100 g).
Exemple :
D’où l’importance de calculer un indicateur plus précis : le rapport protido-calorique (RPC).
Le rapport protido-calorique (RPC) est un indicateur qui mesure la quantité de protéines pour 1000 kcal d’aliment. Il a été développé initialement pour les rations ménagères, est particulièrement pertinent pour les croquettes industrielles dont la qualité des protéines est inconnue. Il permet de savoir si les apports protéiques sont suffisants, même sans connaître la qualité exacte des protéines.
RPC (g/Mcal) = (taux de protéines %) / (densité énergétique en kcal/100g) × 1000
Cas pratique :
Croquettes : 30 % de protéines – 350 kcal/100 g
→ RPC = (30 / 350) × 1000 = 85
→ adapté à un chien stérilisé, mais un peu juste pour un chien en surpoids
Beaucoup de propriétaires pensent que plus une croquette contient de protéines, mieux c’est.
L’organisme d’un chien sain est capable de gérer un excès de protéines. Celles-ci seront soit utilisées comme source d’énergie, soit transformées en graisse, soit éliminées via l’urée. Aucun seuil « toxique » n’a été démontré chez le chien adulte sain, même pour des apports supérieurs à 35 %.
Cependant, un excès mal adapté peut perturber le microbiote intestinal, et se traduire par des selles molles et odorantes, ou acidifier l’intestin, favorisant certains déséquilibres cutanés ou digestifs. Le problème n’est donc pas tant le taux de protéines que leur qualité, leur digestibilité et leur adéquation avec le profil de l’animal.
Autre point à prendre en compte : La fabrication de la croquette. L’avis de notre expert agronome :
Les croquettes sont des aliments industriels fabriqués selon un processus d’extrusion, qui nécessite une certaine quantité d’amidon pour obtenir une bonne texture et une forme stable. Or, les croquettes très riches en protéines (au-delà de 36 %) contiennent moins d’amidon. Moins d’amidon, cela signifie que la croquette peut être plus difficile à fabriquer de manière constante, ce qui augmente le risque de variations entre les lots. Ces variations peuvent affecter la digestibilité de l’aliment d’un lot à l’autre, en particulier pour les chiens sensibles.
💡 Mon conseil : Chez les chiens sensibles, mieux vaut un taux modéré (28–35 %) mais bien équilibré, qu’un excès non assimilable.
Les protéines animales (viande, œuf, poisson) sont en général plus complètes, car elles contiennent l’ensemble des acides aminés essentiels dans des proportions adaptées aux besoins des chiens. Mais attention : toutes les protéines animales ne se valent pas. Les protéines issues du collagène, l’élastine, présents dans les peaux, tendons ou poumons, sont pauvres en acides aminés essentiels. Elles ont donc une valeur nutritionnelle limitée, même si elles augmentent le taux de protéines brutes affiché.
Les protéines végétales (pois, maïs, riz, soja…) sont quant à elles plus ou moins digestibles (en fonction de leur richesse en fibres), et présentent un profil d’acides aminés incomplet. Par exemple, elles peuvent manquer de lysine ou de méthionine. Pour en tirer un bénéfice nutritionnel complet, il faut les associer entre elles ou les compléter avec des protéines animales.
Il n’existe pas de taux universellement idéal. Le bon taux de protéines dépend du chien, de son mode de vie, de sa physiologie et de la qualité des matières premières. Un chien adulte actif ou stérilisé n’aura pas les mêmes besoins qu’un chiot ou un senior sédentaire.
Cependant, pour convenir à la plupart des profils de chiens, le taux de protéines brutes affiché devrait être d’au moins 28 %, ce qui ne garantit pas leur qualité, mais assure un minimum quantitatif.
Mon conseil :
Camille Coste, agronome spécialisée en nutrition canine et féline
Parce que prendre soin de son animal est un apprentissage permanent…
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