Notre guide
La performance sportive (chez l’humain comme chez le chien) découle à la fois de facteurs endogènes (génétique, prédispositions, conformation : c’est ce qui fait que l’on trouve plutôt tel type de chien en agility, tel type en canicross, tel type en longue distance, ou en sprint…) et exogènes (parmi lesquels l’entraînement et la nutrition). Pour les facteurs endogènes, ce sont les éleveurs qui sont en mesure d’avoir un impact, en choisissant leurs reproducteurs et les mariages effectués. Pour les facteurs exogènes, c’est à vous de jouer !
Remarque : il existe des études chez l’humain, mais assez peu de données sur le chien. La plupart des programmes d’entraînement chez le chien suivent les mêmes principes que chez l’humain. Il en est de même pour la nutrition : il existe des études chez l’homme, mais assez peu chez le chien (ou alors focalisées sur la nutrition en général, ou sur un seul type de travail, le sprint, le chien de traîneau, le chien de décombres…). Cet article reprend donc essentiellement des données concernant l’humain, mais que l’on appliquera au chien dans son entraînement.
Alors, comment augmenter la masse musculaire chez le chien ? Enquête !
Chez l’homme, concernant le développement de la masse musculaire, les études scientifiques tentent à montrer l’intérêt de la supplémentation en créatine, en protéines, en acides aminés ramifiés (ou BCAA, notamment leucine) en plus de l’entraînement, et en L-carnitine et en maltodextrine pour la récupération.
Chez le chien, on sait que l’organisme va plutôt privilégier le métabolisme des glucides dans des efforts très courts (course de lévriers, agility) et celui des lipides dans les efforts moyens à long (canicross, chasse, traîneau).
En pratique, les aliments pour chien sportif sont généralement plus dosés en protéines, et plus riches en lipides que les aliments pour chien standard. D’autre part, on utilise des glucides tels que la maltodextrine, et des acides aminés ramifiés en post effort, pour optimiser la récupération. On utilise également la L-carnitine qui optimise l’oxydation des graisses et maintient la masse musculaire.
Le besoin protéique est certes augmenté chez les chiens sportifs (de 10-20% suivant le type de sport ou travail), mais le plus important est la digestibilité et la qualité des protéines, plus que la quantité « seule ». Une alimentation « surprotéinée » est inutile, voire contreproductive, car tout ce qui n’est pas utilisé sera soit fermenté dans l’intestin (flatulences, troubles digestifs), soit éliminé (foie, rein).
Pour plus de détails sur la nutrition, n’hésitez pas à consulter notre article sur la nutrition du chien de canicross.
Si vous vous demandez comment augmenter la masse musculaire chez le chien, sans grande suprise, vous pourrez envisager le passage à l’entraînement !
Avant de commencer, quelques petites définitions ! Nous allons parler de 3 grands types d’exercices : concentriques, excentriques, ou isométriques.
Nous allons également parler de proprioception : il s’agit de la perception (consciente ou non) de la position des différentes parties du corps. Elle participe au sens de l’équilibre, et la travailler permet de limiter les blessures chez le chien sportif (notamment sur terrains instables, comme en canicross, ou avec des changements de direction fréquents, comme en agility).
Chez l’humain, on suppose que l’hypertrophie musculaire induite par l’exercice est liée à 3 facteurs principaux : la tension mécanique, les lésions musculaires et le stress métabolique.
Pour mettre en jeu ces 3 facteurs, on peut jouer sur :
D’après les études scientifiques menées chez l’humain, il semble que la technique la plus efficace pour augmenter la masse musculaire consiste à utiliser des programmes qui provoquent un stress métabolique conséquent, tout en maintenant un degré modéré de tension musculaire.
En pratique, ce type de programme passe par des séries de 6-12 répétitions, avec des intervalles de repos de 60 à 90 secondes entre chaque série. Les exercices sont pratiqués dans différents plans, à différents angles pour assurer une stimulation maximale des fibres musculaires.
Il est préférable d’utiliser des sessions focalisées sur une partie du corps, en séries multiples, plutôt que des sessions pour le corps entier. Les répétitions concentriques doivent être réalisées à des vitesses plutôt rapides (toutes les 1-3 secondes), alors que les répétitions excentriques doivent être réalisées légèrement plus lentement (toutes les 2-4 secondes). Le programme d’entraînement doit présenter un point culminant suivi d’une décharge afin d’optimiser la surcompensation des muscles (attention au surentraînement !).
Isométrique, concentrique, excentrique, d’accord… Mais en vrai, quels exercices faire facilement avec le chien pour augmenter sa masse musculaire ?
Vous pourrez tout d’abord réaliser des exercices isométriques par la contraction des muscles sans raccourcissement ou étirement. Chez le chien, un bon exercice est le « debout carré », le dos bien droit et les pattes avant et arrières bien perpendiculaires au sol. Cela permet de renforcer tous les muscles posturaux. On peut le pratiquer avec tous les membres au même niveau, ou bien en mettant les postérieurs plus haut que les antérieurs (travail des antérieurs) ou l’inverse (travail des postérieurs). On peut aussi le pratiquer (une fois maîtrisé sur sol dur) sur un coussin de proprioception pour renforcer encore plus les muscles profonds (surtout au niveau du tronc).
Vous pouvez également envisager des exercices concentriques par la contraction des muscles avec raccourcissement : ce sera plutôt en travaillant la marche ou la course sur une pente montante, d’abord en libre puis contre résistance (traction).
Enfin, les exercices excentriques par la contraction des muscles en étirement peuvent s’effectuer via un travail de marche ou de course sur une pente descendante, également d’abord en libre, puis contre résistance.
Il existe bien sûr de nombreux exercices, plus ou moins difficiles, à adapter en fonction de votre pratique et de celle de votre chien (on ne cherchera pas à renforcer les mêmes muscles sur un chien d’agility ou sur un chien de canicross !).
N’hésitez pas à pratiquer les exercices de renforcement musculaire ou de proprioception régulièrement avec votre chien, afin non seulement de développer sa masse musculaire, mais également de renforcer des muscles posturaux profonds, souvent un peu oubliés, comme les psoas (dos), les adducteurs/abducteurs des postérieurs, les pectoraux…
L’augmentation de la masse musculaire chez votre chien se fera grâce à un savant mélange de nutrition et d’entraînement, avec des exercices et des activités variées, pour stimuler tous les groupes musculaires. La prise en compte de la masse musculaire est un élément essentiel de l’entraînement du chien de sport, quel que soit le sport pratiqué.
Références bibliographiques :
Dr Marie Marossero, Vétérinaire nutrition, Spécialisée en ostéopathie & Canicrosseuse
Parce que prendre soin de son animal est un apprentissage permanent…
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