Pourquoi mon chat
refuse-t-il un nouvel aliment ?

• Le caractère des chats

Le chat est un animal très intelligent (en l’état actuel de nos connaissances / essais cliniques, mais ça n’en fait pas une vérité), mais qui sait lire dans le comportement de son maître. Il y a autant de chats indépendants que dépendants et calmes qu’actifs, ce sont des idées reçues non démontrées. Le chat va souvent préférer être dans la réassurance. C’est un animal qui apprécie la routine, les repas à heures fixes et les lieux en hauteur.  Le chat est le contraire de territorial. Il a un raisonnement en « zone de vie » et « intérêt ». Le chat n’a pas de territoire et ne défend pas de territoire.

Source éduchateur  https://educhateur.com/chats-bagarres-crache-grogne/ : « La biologie sociale du chat domestique est étonnante! Ce dernier a principalement évolué comme un animal solitaire. Toutefois, lorsque les ressources sont abondantes, les chats peuvent se rassembler et se tolérer les uns les autres. Ils peuvent même développer des liens « amicaux » avec leurs congénères. C’est donc dire que la socialité des chats est plutôt flexible! Or, les chats ne défendent pas un « territoire » physique de manière stricte, mais se départagent plutôt les ressources en fonction de leurs intérêts et de leurs motivations. Ainsi, l’établissement d’une routine paisible est grandement facilité lorsque les ressources sont abondantes. On évite ainsi les conflits associés à leur acquisition. Il est donc recommandé d’installer des zones de repos confortables, de l’eau et de la nourriture à plusieurs endroits différents dans le domaine vital des chats. Il faut aussi prévoir une litière de plus que le nombre de chats dans la maison. »

Une autre caractéristique notable du chat, et cela concerne la majorité des races, est son comportement alimentaire typique. Il peut ainsi consommer durablement une denrée et se lasser subitement d’un type d’aliment consommé. Alors, pourquoi mon chat refuse-t-il un nouvel aliment et comment essayer d’introduire celui-ci en douceur ?

Dans son comportement alimentaire, le chat est plus proche de l’être humain que le chien. Manger doit être source de réassurance et de plaisir. Un stress, mal-être ou un repas dans une ambiance, un lieu potentiellement source de déplaisir pourront freiner la prise alimentaire de l’animal, sans aucun rapport avec l’aliment.

En parallèle, les chats préfèrent souvent manger un nouvel aliment plutôt qu’un aliment familier. Ainsi, nombreux sont ceux qui adorent le changement même si certains sont néophobes et consomment même plus que leurs besoins lors de l’introduction d’un nouvel aliment. Certains propriétaires vont aller chercher des nouveautés pour stimuler la prise alimentaire de leur chat par « amour », « pour ne pas qu’il se lasse », et engendrer ainsi le surpoids de leur animal. Car au bout d’un moment, suite à l’introduction d’une nouveauté, le chat va en général (sauf individus très gourmands) petit à petit réajuster naturellement sa prise alimentaire par rapport à ses besoins. « L’effet nouveauté » dure souvent seulement quelques jours (rarement plus de 5 à 6 jours), après quoi la préférence alimentaire se stabilise.

On notera également que le chat hérite de ses préférences alimentaires dès son jeune âge, influencé par le comportement de sa mère. Les chatons imitent son choix de nourriture, même pour des aliments inhabituels, ainsi que ses habitudes, comme l’endroit où elle mange. Ces apprentissages précoces, acquis entre 5 et 8 semaines, marquent durablement leurs goûts alimentaires. Ainsi, un chat est souvent attaché aux textures, formes ou types d’aliments auxquels il a été exposé dans sa jeunesse.

• Le comportement alimentaire du chat

Le chat peut être sélectif dans son alimentation, il ne va par exemple pas s’intéresser à un aliment sucré ou rance. Son odorat très développé lui permet de se diriger instantanément vers ce qu’il préfère, souvent ce à quoi il a été habitué depuis petit, mais il ne touchera rien sans l’avoir méticuleusement reniflé. Un chat dont l’odorat est altéré peut ainsi arrêter de manger (ce qui peut arriver en cas de Corysa).

Si ses croquettes ont ramolli ou que la pâtée a séché, votre chat n’y touchera pas, cela va le rebuter, le chat préfère les aliments très secs ou à l’inverse très humides. De même que la présentation du plat.   À noter en outre que les chats apprécient le confort et n’aiment pas quand leurs moustaches touchent les rebords des gamelles. Mieux vaut ainsi une surface plate comme une assiette pour introduire des aliments nouveaux afin d’améliorer son bien-être.

Le chat préfère aussi des aliments facilement préhensibles : ne pas hésiter à faire des petits monticules de nourritures bien espacés plutôt qu’aplatir de la pâtée par exemple pour faciliter sa préhension et donc l’ingestion de l’aliment. En outre, un changement d’odeur, surtout si elle est inconnue, pourrait le surprendre et le désintéresser de l’aliment.

Si vous changez de marque de croquettes par exemple, mieux vaut faire une introduction en douceur et prendre le temps de mélanger quelques nouvelles croquettes avec les anciennes puis augmenter les quantités des nouvelles petit à petit.

Le comportement naturel du chat est de manger de toutes petites quantités à la fois : avaler 3 croquettes et revenir en reprendre 30 minutes après à longueur de journée étalant ainsi sa prise alimentaire en 10 à 20 petits repas dans la journée. Mais d’autres, plus voraces, vont se jeter sur la gamelle et tout engloutir d’un coup, ce qui peut engendrer beaucoup de frustration par la suite. Dans ce cas de figure, à vous de limiter la prise en fractionnant ses repas (via des distributeurs) ou en lui proposant ses rations dans plusieurs gamelles ludiques réparties dans son environnement pour l’occuper sainement et l’aider à mieux fractionner ses prises alimentaires.

Il peut arriver que certains chats soient moins regardants sur la nourriture et acceptent tout type d’aliments, mais cela reste plus rare.

• Pourquoi mon chat refuse un nouvel aliment ?

Les chats sont souvent considérés à tort comme simplement « difficiles », alors que leurs prises alimentaires et les conditions de celles-ci sont plébiscitées par tout un tas de facteurs autres que simplement l’odeur ou le goût des aliments. Le lieu de nourrissage, le type de gamelle, l’état émotionnel de l’animal, son tempérament, ses habitudes et ce à quoi il a été habitué ont aussi une vraie importance et pourront influencer une prise ou un refus d’un aliment. Exactement comme chez l’humain. Amener du jeu, du bien-être (gamelles et aménagements adaptés), du plaisir partagé et habituer son chat à manger de tout est primordial pour limiter les refus d’aliments ou les troubles alimentaires.

Les chats ne sont pas difficiles devant un nouveau plat, juste méfiants et dérangés dans leurs habitudes. L’odeur d’une nouvelle pâtée ou son aspect peuvent rebuter votre chat et il pourrait alors refuser de manger. Son intelligence lui permet de comprendre très vite parfois que, s’il refuse un plat, une autre proposition lui sera faite. Évitez donc les changements alimentaires trop fréquents.

Pour introduire un nouvel aliment, faites-le en plusieurs jours. Votre chat va le refuser tout d’abord, puis s’habituer petit à petit à son nouveau goût. Pour peu que l’odeur du nouveau plat lui soit irrésistible, votre chat ne boudera pas longtemps. Et dernier conseil : si vous avez plusieurs chats, des solutions existent pour pouvoir soit nourrir l’ensemble de vos chats avec une même alimentation, soit proposer des aliments séparés et adaptés à leurs spécificités via des gamelles spéciales ou des aménagements dans leurs environnements

Un chat difficile peut refuser de manger pour des raisons de santé, un manque d’appétit, ou une insatisfaction liée à l’aliment ou à son environnement. Le grignotage est naturel chez lui, et des changements alimentaires fréquents peuvent renforcer son exigence. Instaurer une routine alimentaire avec des repas à heure fixe, dans un endroit calme, et une gamelle par chat peut améliorer son comportement alimentaire.