Et si la priorité n’était pas le dressage, mais la relation ? L’arrivée d’un chiot dans un foyer est une aventure enthousiasmante, mais qui soumet l’humain comme l’animal à de fortes émotions, même si le plus souvent elles sont positives, bien que le “puppy blues” existe réellement. Face à cette boule d’énergie, beaucoup de propriétaires se demandent rapidement quand commencer le dressage, avec en toile de fond l’envie de canaliser cette énergie pour en faire un chiot bien éduqué. Pourtant, cette question mérite d’être reformulée. Car à ses débuts, un chiot n’a pas besoin d’un « dressage » au sens traditionnel, mais d’un véritable accompagnement respectueux, pensé autour de ses besoins fondamentaux. Nourrir Comme La Nature se penche sur cette notion dans cet article !
Dans l’imaginaire collectif, un « bon chiot » est souvent celui qui sait déjà s’asseoir, revenir au rappel, marcher au pied… Mais vouloir lui enseigner ces bases dès les premières semaines peut être contre-productif, voire délétère. Car un chiot, en arrivant dans son nouveau foyer, n’a pas besoin de performances : il a besoin de sécurité.
Forcé trop tôt à des exercices qu’il ne comprend pas encore, ou exposé à des environnements stressants, il risque de développer de l’anxiété, de l’hypervigilance ou au contraire de l’apathie, voire de la réactivité si ses émotions et ses demandes n’ont pas été respectées. Ce n’est pas en le soumettant à des interactions répétées ou à des séances de travail que l’on aide un chien à se construire de façon équilibrée, mais en respectant son rythme.
Le tout premier travail du chiot, c’est de s’adapter à son nouvel environnement. Cela implique de :
Cette phase, souvent appelée « période sensible » (de 3 à 16 semaines environ), est fondamentale. Elle pose les bases de la relation de confiance, de la sécurité affective, de la régulation émotionnelle. C’est un moment où on observe le chiot pour le comprendre, plutôt que de chercher à le modeler.
Les premières expériences de sorties doivent se faire avec une extrême douceur : un chiot mal exposé au monde extérieur peut développer des peurs durables. Il ne s’agit pas de socialiser à tout prix, mais de l’accompagner à vivre des expériences positives, à son rythme. Un parc, un marché, une autre maison… Oui, mais si, et seulement si, le chiot est réceptif, reposé, curieux. Sinon, mieux vaut reporter.
Il n’est jamais obligatoire de saluer chaque chien ou chaque humain. Ce qui compte, ce n’est pas combien d’interactions le chiot a eues, mais la qualité émotionnelle de ces expériences. A-t-il eu peur ? A-t-il pu observer calmement ? A-t-il été mis en situation de réussite ? Ce sont ces questions qui doivent guider le rythme des découvertes.
Là encore, vous l’aurez compris, la question n’est donc pas de savoir quand commencer le dressage, mais plutôt de l’accompagner dans ses découvertes.
C’est souvent contre-intuitif pour un humain, mais la première compétence à enseigner à un chiot n’est pas « assis », « viens » ou « pas bouger ». C’est ne rien faire.
Apprendre à se poser dans un environnement neutre, à s’apaiser seul, à observer sans réagir… Voilà une compétence précieuse qui favorisera plus tard l’apprentissage, la concentration, la gestion des émotions.
Cela passe par des temps calmes, du repos (18 à 20h par jour !), l’accès à des zones ressources, l’absence de sollicitations permanentes. Un chiot capable de ne rien faire sans s’agiter sera plus apte à apprendre ensuite les règles de vie humaine qui ne lui sont pas intuitives. Rappelons-nous toujours que c’est nous qui l’avons invité dans nos vies : adaptons-nous à lui.
Avant de vouloir enseigner, il faut apprendre à observer. Chaque chiot a ses sensibilités, son seuil de tolérance, ses signaux de stress. Un bâillement, un regard qui se détourne, des oreilles qui se plaquent, une posture figée… sont autant d’indices qu’il est trop tôt, ou que la situation est mal vécue. Pour apprendre à décoder ce qu’on appelle “signaux d’apaisement”, n’hésitez pas à faire appel à un éducateur bienveillant.
On n’accompagne pas un chiot avec des attentes, mais avec de la disponibilité émotionnelle. C’est en étant attentif à ce qu’il exprime que l’on construit une relation solide, capable ensuite de porter les apprentissages plus techniques (qui ne sont pas obligatoires, rappelons-le).
Une fois que le chiot dort bien, a des repères stables, commence à gérer ses émotions, a eu des premières sorties positives et a appris à se poser, alors l’éducation peut commencer. Doucement, sous forme de jeux et sans contrainte physique ou mentale. Le mot « éducation » prend alors tout son sens : guider, montrer, accompagner, et non pas dresser ou corriger.
Les apprentissages de base (marche en laisse, rappel, position, absence, propreté…) se construisent au fil de la relation, en respectant toujours ses besoins et ses capacités du moment.
Ainsi, si vous vous demandiez « quand commencer le dressage avec mon chiot ? », il y a souvent derrière la question une forme d’urgence humaine à « bien faire ». Mais pour le chiot, ce qui compte, c’est le lien, la sécurité et la découverte progressive du monde.
De ce fait, le dressage ne devrait jamais être une priorité à l’arrivée. En réalité, laisser le temps au chiot de s’adapter, de se reposer, d’observer, est le plus grand cadeau qu’on puisse lui faire. C’est cette base qui permettra ensuite un apprentissage fluide, juste et durable.
Justine Rivière, assistante vétérinaire spécialisée en nutrition animale
Parce que prendre soin de son animal est un apprentissage permanent…
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